Léon Bouteuil fait partie des anciens mineurs de bauxite de Tourves entrés dans le métier dans les années 50.
Âgé de 87 ans, il est l’un des derniers à pouvoir raconter ce qu’était la mine d’alors, le travail dans l’humidité ou carrément les pieds dans l’eau, à la lumière incertaine des lampes à carbure, par 400 mètres de fond.
Au danger de l’explosion des bâtons de dynamite s’ajoutait souvent celui de la vétusté de certaines galeries menaçant de s’effondrer et s’effondrant parfois.
La mine fut également, pour lui et ses camarades, le lieu de longues et âpres luttes sociales.
Cependant, pour Léon Bouteuil, la mine de bauxite fut avant tout le moyen de s’élever au dessus de sa condition d’orphelin et de s’extraire de la misère dans laquelle la brutale disparition de sa famille, lors du bombardement de Toulon, l’avait précipité.
Electro-mécanicien pendant une quarantaine d’année, Léon ne regrette rien. Ni les nuits passés dans les galeries à réparer de lourdes machines, ni le froid, ni le danger, ni l’ingratitude, ni même la fermeture progressive de tous les sites de bauxite.
Aujourd’hui, Léon Bouteuil n’exprime qu’une sincère reconnaissance pour l’entreprise qui lui a permis d’être un mineur fier de son travail et de pouvoir fonder une famille dans la maison construite de ses mains.
Régulièrement, Léon enfile encore son bleu de travail et coiffe son casque de mineur pour s’en aller raconter son ancien métier aux visiteurs du musée de la bauxite de Tourves, à travers les galeries reconstituées à la création desquelles il a grandement participé.
Crédit musical : « Dusty » par Crowander